Mini Vélo Vintage
La liaison de ville à ville Le Bouscat-Andernos est désormais remplacée par une large boucle empruntant les pistes cyclables entre Andernos et Lacanau Océan ; la manifestation se trouve ainsi affublée de l'appellation bien trouvée (mais aussi déjà prise) de 'Vélocéane'.
Après le Sauvage-Lejeune et la Plicylclette, c'est encore au guidon d'un mini vélo que je parcours les 85 km de la grande boucle : un Motobécane Progress à 2 vitesses par moyeu Shimano Automatic.
La photo montre le vaillant petit vélo sur le bord de plage à Lacanau une poignée de secondes avant qu'un orage dantesque s'abatte sur la ville. Pour relier Le Porge Océan, les vélos vintage devront alors franchir des rues inondées et une piste défoncée au prix de nombreuses avaries techniques : guidon, dérailleur et axe de moyeu cassés, sans compter les crevaisons et multiples explosions de boyau.
Le Progress n'était pas le seul vélo monté de petites roues (la roue arrière du grand-bi ne compte pas bien sûr) : un Moulton, déjà aperçu à l'Ile des Minis 2015 et le Schwinn Stingray Fastback qui n'a jamais du parcourir une si longue distance.
Bienvenue dans le département qui annonce proposer le kilométrage de piste cyclable le plus élevé de France. Difficile effectivement de rater un panneau en bordure de route signalant des itinéraires multiples. Et le choix est vaste : 'La Vendée à vélo', 'Sentiers cyclables de la Vendée', sentiers GR et PR, pistes de VTT et chemins côtiers.
Marquage au sol ou panneaux explicites montés sur poteau et cadre bois, la signalisation est extrêmement bien réalisée.
Toutes les informations, ainsi que les cartes à télécharger sont visibles sur le site Vélo Vendée
Sur le littoral, une partie de ces tracés est empruntée par la 'Velodyssée', sorte de piste cyclable ultime qui relie Roscoff à Biarritz sur 1250 km. Une initiative qui rencontre un grand succès vu le nombre important de cyclo-campeurs (beaucoup semblent originiares des pays nordiques) croisés sur des vélos lourdement lestés de sacoches Vaude ou Ortlieb.
Si les collectivités locales démontrent leur volonté de développer le tourisme à vélo, l'initiative privée ne suit pas toujours le mouvement : pour preuve cette piste cyclable qui s'interrompt brutalement sur le parking du Super U de Talmont-Saint-Hilaire.
Considérant que que le tracé alterne des petites routes goudronnées désertes et des pistes blanches serpentant au milieu des marais, un vélo mixte était nécessaire ; c'est donc un VTT Giant Cadex ALM1 de 1993 monté avec des pneus slick Schwalbe Kojak 26x1.35 qui sera employé.
La marque taïwanaise Giant a rencontré un grand succès avec sa gamme Cadex au début des années 90, principalement avec les cadres route constitués de tubes en fibre de carbone manchonnés et collés qui, grâce à des prix agressifs, ont concurrencé les grands fabricants français comme Look, Time ou TVT.
Basés sur la même technologie, les VTT ont connu un succès commercial moindre et ce modèle ALM1, dont le carbone des tubes est remplacé par de l'aluminium, est encore plus rare.
Le précédent propriétaire a utilisé intensivement ce VTT avant de le convertir en vélotaf ; voir les traces d'usure sur les manivelles et le changement du grand plateau par un TA de 48 dents.
La transmission est en Shimano Deore LX mais les manettes d'origine de type 'push-pull' ont été remplacées par des robustes Grip-Shift 7 vitesses.
Seul composant non Deore LX, les moyeux sont de gamme inférieure Exage. Cependant, une fois nettoyés, graissés et réglés, ils procurent un confort de roulement incomparable et cela après deux décennies d'usage.
La potence élancée est également en acier délicatement brasé. Le jeu de direction à visser est bloqué par 2 vis pointeau traversant l'écrou de serrage blanc - une particularité de montage sur les Giant de l'époque.
Impossible de passer sous silence les formidables jantes Araya CV-7 ; même si la piste de freinage est dangereusement creusée, elles restent rigides et efficaces.
En situation sur la passerelle enjambant le marais de Talmont-Saint-Hilaire.
Tout heureux d'avoir enfin déniché un 'mountain bike' MBK de première génération, je procède à une grosse révision et l'aligne dans sa configuration d'origine sur les 45 km de la randonnée de Montcucq (Lot).
Sur un terrain rocailleux, sans suspension et monté avec de médiocres pneus Michelin, il est difficile de rivaliser avec des vélos contemporains ultra légers et efficacement suspendus. Et même en lâchant les freins dans les descentes, le vénérable MBK se fait piteusement dépasser à toute allure par un redoutable Specialized Fat Boy.
Il arrive néanmoins au terme du circuit sans casse ni panne ; un exploit considérant les mésaventures rencontrées précédemment au guidon d'un autre ancêtre, le Raleigh Maverick.
La transmission est basée sur des composants de marque française : pédalier triple Nervar 26x38x48, manettes et dérailleurs Sachs-Huret, dont l'arrière le toujours magnifique New Success. Il faut noter l'inquiétude des concepteurs de chez MBK concernant les saut de chaîne car le pédalier et la roue-libre 5 vitesses sont bordées - en partie basse et haute - de guide chaîne.
Comme sur le Raleigh Maverick, les moyeux sont de marque Maillard qui, après graissage et réglage, assurent un roulement soyeux.
Le serrage par écrou nous rappelle de ne pas oublier la clé de 14 lorsqu'il s'agit de réparer une crevaison.
La tête de fourche ajourée est caractéristique des premiers 'mountain bike' produits par MBK ; avant de passer rapidement à fourche unicrown , certainement plus économique.
Autre point singulier : l'ensemble potence/guidon en (lourd!) acier chromé et fortement déporté vers l'avant de 20cm. Avec un empattement et une chasse généreuse, il est pratiquement impossible de faire cabrer le vélo dans les montées abruptes.
En contemplant ce blocage rapide de tige de selle Maillard, les accessoires allégés de couleur semblent encore appartenir à un futur lointain.
La tige de selle est une production Laprade, fonderie autrefois basée à Arudy (64) et a du être prélevée sur un vélo de course considérant sa faible sortie.
Buga - Bicicleta de Utilização Gratuita de Aveiro - est un dispositif instauré au début des années 2000 par la municipalité d'Aveiro et permettant d'emprunter gratuitement des bicyclettes pour une journée. C'est le moyen idéal pour sillonner cette ville lumineuse proche de l'Océan et bordée par une lagune.
Il suffit de se rendre au kiosque situé entre le marché et l'impressionnant centre commercial à ciel ouvert Forum Aveiro, de présenter une pièce d'identité pour repartir avec un BUGA.
La conception du vélo privilégie la simplicité et la robustesse : un cadre acier en forme de 'V', des roues de 26 pouces, un guidon fixe en prolongement d'une fourche de type vélo cross, un frein unique à tambour sur la roue arrière, 3 vitesses avec un moyeu Shimano Nexus et des garde-boue enveloppants.
Des informations utiles sur Moveaveiro et l'excellent guide Tourisme du Centre du Portugal.
La promenade débute le long des canaux bordés d'immeubles de style art nouveau.
Et, comme on le constate parfois au Portugal, l'habitat traditionnel est percuté par une architecture plus avant-gardiste.
Le BUGA m'emmène ensuite au sud de la ville parcourir le campus universitaire où les architectes portugais majeurs ont laissé leur empreinte.
Source : Turismo de Portugal Centro
Une longue passerelle métallique enjambe les marais pour relier les bâtiments du campus ; l'occasion de découvrir un vélo pliant local.
La ballade se poursuit le long du canal traversé par cet audacieux pont piétonnier circulaire et suspendu, aux garde-corps en verre bombé. Mais aussi par la découverte en lisière de la ville de ces bâtiments inachevés ou abandonnés, témoins muets de la crise qui a frappé le pays.
En revenant dans les ruelles du centre ville, je découvre ce curieux vélo Choupal - cousin du Raleigh Chopper - qui décore la devanture d'une fleuriste.